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1.3.2.  Des éditions augmentées

1 Commenter le paragraphe 1 0 Montrer les tendances actuelles de l’édition de sources.

1.3.2.1.  Enrichir

2 Commenter le paragraphe 2 1 Comme dans l’édition papier des sources, l’édition numérique se prête à un appareillage critique. Celui-ci peut cependant se révéler beaucoup plus riche que dans l’édition papier, puisque non limité par le volume ou le temps. Ainsi, il est possible de connecter le texte à des images, cartes géographies, schéma ou à d’autres textes, manifestant ainsi la riche intertextualité qui caractérise la plupart de nos productions.

3 Commenter le paragraphe 3 1 C’est donc faire comme dans l’édition papier, mais en mieux, puisque les moyens techniques et juridiques nous permettent de repousser les limites. Il n’existe plus de contraintes de volume ou de coût papier, même si le coût peut demeurer un problème (coût de la mise en page, de l’hébergement des données). Sur le plan juridique, les nouvelles pratiques permettent de se libérer de certaines contraintes. D’une part, l’open data, wikimédia commons, la libération des images à des fins non commerciales offre une banque visuelle immense. D’autre part, les technologies actuelles, notamment basées sur le web sémantique, permettent de lier des données présentes ailleurs sans les republier !

1.3.2.2.  Un appareillage qui n’est plus figé

4 Commenter le paragraphe 4 1 La publication papier figeait l’état du travail à un stade « terminé », le format d’édition n’offrant pas la possibilité d’enrichissement nouveau sinon en publiant un supplément. Le numérique permet la mise à jour, l’actualisation et l’entretien des données. Il est donc légitime de proposer des corpus évolutifs et actualisables au grès des nouvelles découvertes (nouvelles sources ou nouvelles interprétations), mais également au gré des nouvelles applications techniques.

5 Commenter le paragraphe 5 1 L’enrichissement du corpus peut être en partie automatisé grâce aux possibilités du web sémantique (Linked Open Data).

1.3.2.3.   Des éditions réutilisables et contributives

6 Commenter le paragraphe 6 1 Nous pouvons envisager des sources et des appareillages réutilisables, de façon personnelle ou par des applications tierce (mashup).

7 Commenter le paragraphe 7 2 Les outils numériques favorisent le travail collaboratif au sein des équipes de recherche comme l’a montré l’exemple de Digital Mellini au Getty Research Institute. Le web 2.0 permet également d’ouvrir l’entreprise scientifique plus largement aux internautes, via les pratiques du crowdsourcing.

8 Commenter le paragraphe 8 0 Parler ici de l’économie de la contribution

1.3.2.4.  Mais ça pose des problèmes nouveaux en SHS

9 Commenter le paragraphe 9 2 Ces multiples possibilités ouvertes par le numérique en matière d’édition numérique posent évidemment de nouveaux problèmes, qui supposent une évolution profonde des pratiques de la recherche en SHS. Ces difficultés largement été identifiées et commentées par les acteurs du projet Digital Mellini au Getty Research Institute. Ainsi, pour Francesca Albrezzi, de tels projets ne sont pas tant innovant sur le plan technique que sur le plan social, méthodologique et épistémologique.

10 Commenter le paragraphe 10 0 Une édition numérique innovante des sources nécessite bien évidemment de disposer des bons outils, mais encore faut-il qu’ils existent et qu’ils soient portés à la connaissance des universitaires et que des formations permettent d’en maîtriser les usages.

11 Commenter le paragraphe 11 0 Une édition numérique innovante des sources ne saura éclore que si l’on accepte un renouvellement profond des pratiques de la recherche et des approches du métier. Ainsi, l’édition numérique enrichie et collaborative s’accorde mal avec les cadres de financement et de validation tels que ceux actuellement proposés dans le milieu universitaire. La publication d’une édition numérique nécessite un maintien et un entretien dans le temps, qui va du simple enrichissement des contenus à la pérennisation des données, ce à quoi ne se prêtent guère les logiques de financement en un nombre déterminé d’années. Il faut donc des structures (équipements) capables de prendre le relais des équipes de recherche pour assurer le maintien des résultats dans le temps.

12 Commenter le paragraphe 12 0 La manière de fonctionner s’inscrit également en porte à faux avec les pratiques traditionnelles de la recherche en SHS, éminemment solitaires. C’est ce que Martha Baca a désigné cela sous le terme « syndrome de saint Augustin » par analogie avec la tradition de l’érudit laborieux et isolé. Le management du travail collaboratif exige donc un renouvellement profond des manières d’aborder la recherche.

13 Commenter le paragraphe 13 0 Enfin, ces éditions collaboratives posent des questions de droits. Comment, notamment lorsqu’on recourt à un dévoilement d’un travail en cours d’élaboration, assurer la protection du travail intellectuel des contributeurs ? Comment certifier à chacun que la paternité de ses idées ne lui sera pas retirée ? Cette question, aussi délicate que cruciale, est au cœur des problématiques qui orienteront l’avenir du crowdsourcing et des pratiques collaboratives dans la recherche.

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Source :http://johannadaniel.fr/memoire/?page_id=51