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Mise en ligne de mon mémoire sur les outils d’annotation

En septembre 2014, j’ai soutenu mon mémoire, somme de mes recherches sur les outils d’annotations pour l’édition scientifique de corpus textuels. Le texte et les planches de ce travail sont désormais en ligne. 

Memoire

 

La version numérique se compose de deux fichiers : le volume de texte et le volume de planches. Dans la version papier, ces dernières sont placées en regard du texte. La liste des annexes (à consulter en ligne sur Github) est adjointe au volume de planches, tout comme un tableau comparatif des 6 outils d’annotation testés.

Je précise qu’il s’agit d’une version corrigée : le texte a été nettoyé de quelques coquilles, deux graphiques ont été repris et la conclusion a été réécrite.

Pour en savoir plus sur mon mémoire, consultez la page dédiée.

Pour télécharger les fichiers ou les consulter en ligne sur Slideshare : 

Ecriture 2.0/connectée : retour sur la rédaction d’un mémoire

Cet été, je rédigeais mon mémoire de fin d’études intitulé « les outils d’annotation et l’édition de corpus textuels pour la recherche en SHS« . Mon sujet s’y prêtant particulièrement, je me suis essayée à des pratiques d’écriture connectée, ce qui a suscité plusieurs échanges intéressants sur les réseaux sociaux. Comme je m’y étais alors engagée, je propose ici un retour d’expérience. 

Vermeer, Jeune femme écrivant une lettre et sa servante, 1667

Vermeer, Jeune femme écrivant une lettre et sa servante, 1667

Pour tout avouer, mon mémoire de master 2 « technologies numériques appliquées à l’histoire » était mon quatrième mémoire en trois ans : j’avais donc déjà une expérience de l’exercice de rédaction. Connaissant de mes points forts et mes limites, je voulais me tester à l’écriture connectée en investissant les réseaux sociaux et en tenant un carnet de recherche en ligne. Parler sur internet de ses recherches en cours suscite des échanges, échanges qui permettent bien souvent d’aller encore plus loin dans l’investigation, de découvrir de nouvelles ressources et des interlocuteurs intéressés par les mêmes sujets. Et cela ne s’est pas démenti, même si je n’ai pas pu pousser l’exercice aussi loin que je l’aurais souhaité.

Plan du billet : 

  • Tweeter l’aventure du mémoire
  • Carnet de recherche, un journal de bord du travail quotidien
  • Ecriture exposée, écriture collaborative (CommentPress et Crocodoc)

Memoire

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Élaborer le plan du mémoire

L’élaboration du plan est la première étape dans la conception du mémoire de stage : un moment crucial car, sans plan solide, la suite des opérations pourrait s’avérer très problématique. Au moment où j’élabore le plan, le stage touche à sa fin et j’ai fini de rassembler toute la documentation nécessaire à l’exercice de rédaction.

Faire le point : bilan du stage et relecture des notes

Avant de commencer à réfléchir au mémoire, j’ai consacré quelques heures à relire mes notes, classer la documentation et rédiger un court bilan du stage. Deux objectifs derrière cet exercice : rafraîchir la mémoire (le mois d’avril est loin !) et vérifier que les attentes du stage ont été remplies. Ainsi, j’ai retrouvé mon état d’esprit alors que je découvrais les guides de Paris et les enjeux de l’annotation et pu mesurer le chemin parcouru depuis. Cela m’a aussi permis d’avoir une vision d’ensemble des problématiques et points à traiter dans le mémoire.

Trouver une problématique globale et une ébauche de plan

Lister les idées

La « remise en mémoire » effectuée, j’ai listé les idées qui me venaient, sans chercher à les organiser. Elles étaient très diverses : certaines se rapportaient au corpus des guides de Paris, d’autres à ma mission de stage, aux outils d’annotation, d’autres encore résultaient d’une réflexion sur les Digital Humanities. À ce stade, avec un matériau si hétéroclite et décousu, aucun plan cohérent ne me sautait aux yeux.

J’ai donc essayé de les regrouper par catégories au moyen de techniques telles que le mind-mapping. Le résultat (illustré ici par deux brouillons) étant relativement peu concluant, j’ai donc décidé d’attaquer le problème par l’autre bout.

Comprendre les enjeux du mémoire

 L’autre bout, c’est s’interroger sur la nature de l’exercice et les attentes de mon école et de la structure qui m’a accueillie en stage. Pour cela, j’ai relu la fiche d’offre de stage, les consignes de l’école, les notes de mes premiers rendez-vous avec mes tuteurs et quelques mémoires d’anciens élèves (que je remercie de m’avoir confié leur production !).

Quelques questions  :

  • De quoi dois-je parler dans le mémoire ? Qu’est-ce qui est attendu de moi ? 
  • Comment rendre compte de mon travail pendant ces quatre mois sans tomber dans le rapport de stage linéaire ? 
  • Comment articuler ma mission de stage avec une réflexion plus générale sur les Digital Humanities et l’histoire de l’art ?

Réorganiser les idées, tirer des fils et des dynamiques

En répondant à ces questions, mes idées se sont réorganisées d’elles-mêmes autour de grands pôles et lignes dynamiques. J’ai distingué deux niveaux de réflexion :

  • celui du stage : problématiques liées à l’édition des guides de Paris et à l’utilisation d’un outil d’annotation dans la chaîne de production
  • celui plus général des Digital Humanities : où en est l’histoire de l’art dans l’utilisation des outils numériques ? Qu’est-ce que l’édition numérique des sources peut apporter à la discipline ? Quels outils sont disponibles ?

J’en ai déduit un titre (provisoire) qui délimite les contours de mon sujet :

 Les enjeux des environnements de travail outillés pour la production et l’exploitation des corpus textuels en histoire de l’art : l’exemple des Guides de Paris, implémentation d’un outil d’annotation

Ce titre à rallonge n’est bien sûr pas destiné à être définitif, mais à ce stade du travail, il m’assure un cadre bien délimité.

elaboration_plan_memoire (4)

Premier plan (bancal) et problématique

J’ai ensuite bâti un premier plan, qui accordait à peu près toutes les grandes idées que j’avais listées.

1.Editer les guides de Paris, un projet du Labex les passés dans le présent     1.1. Présentation du corpus des Guides de Paris
    1.2. Une source et un objet historiques. Approche historiographique des guides
    1.3. Rééditer les guides de Paris, les enjeux du numérique
2.L'annotation, pierre d'angle des corpus outillés?
    2.1. Corpus textuels et DH : la place de l'annotation
    2.2. L'annotation et internet
    2.3. Outils d'annotation disponibles : état de l'art et benchmarking de 6 outils
3. Scénario d'usages : l'annotation pour redécouvrir les guides de Paris
    3.1. Méthodologie d'édition
    3.2. Fonctionnalités des outils d'annotation et leur usage dans le projet
    3.3. Prescriptions et perspectives d'évolution

Si la problématique générale me convenait (l’outil d’annotation peut-il être la pierre d’angle d’une édition électronique d’une source textuelle?), le plan ne me satisfaisait pas tout à fait : le déroulé me semblait illogique et les parties déséquilibrées. Ce qui m’a été confirmé par mon tuteur de stage : cette ébauche de plan ne laissait pas assez de place au travail effectué durant le stage.

Rééquilibrage du plan

Ensemble, nous avons repris mon brouillon de plan pour lui donner plus de consistance. Ça a été l’occasion de revoir les enjeux du stage et les attentes concernant le mémoire.

Différentes ébauches au brouillon

Différentes ébauches au brouillon

Seconde version du plan du mémoire

1.Editer les guides de Paris, un projet du Labex les présents dans le Passé
    1.1. Présentation du corpus des Guides de Paris
      1.1.1. Présentation du corpus
      1.1.2. Une source et un objet historiques. Approche historiographique.
    1.2. Rééditer les guides de Paris, les enjeux du numérique
      1.2.1. Rendre le corpus accessible / outiller le corpus
      1.2.2. Redécouvrir les guides de Paris
      1.2.3. Méthodologie de l'édition
    1.3. Les outils d'annotation et les DH
      (sous-parties à détailler: comment travaille-t-on collectivement sur un texte...)
2. Les outils d'annotation
    2.1. Les outils d'annotation et le web
     2.1.1. Historique / Recherche
     2.1.2. Une grande diversité d'outil
     2.1.3. Standards et interopérabilité
   2.2. Comparatif de 6 outils d'annotation
     2.2.1. Critères de choix
     2.2.2. Critères d'évaluation
     2.2.3. Comparatif des outils : synthèse
   2.3. Pundit et Annotator, test de deux outils d'annotation
     sous-parties à détailler : spécificités des outils, installation...
3. Scénario d'usages : l'annotation pierre d'angle d'une édition électronique
   Sous-parties à détailler : approche par scénario ou par fonctionnalités ? 

Ainsi formulé, le plan tient mieux la route. Certaines parties, notamment la troisième, nécessitent d’être plus fouillées : les idées sont là, nombreuses, mais je ne les ai pas encore structurées.

Entre rapport de stage et mémoire de recherche appliquée

Toute la difficulté du plan consiste à équilibrer la réponse aux attentes : le mémoire ne doit être ni un rapport de stage ni un mémoire de recherche. Il doit rendre compte de la mission effectuée durant le stage tout en apportant une réflexion plus large sur les Digital Humanities. Il témoigne de la capacité de l’étudiant à comprendre les enjeux scientifiques du projet dans lequel il était impliqué et à fournir une réponse technique et informatique adaptée.

Dans mon cas, la première partie (éditer les guides de Paris) est une synthèse des enjeux du projet porté par le laboratoire. Je devrai montrer que je les ai bien compris et que je suis en mesure de les exprimer de façon limpide et concise. La deuxième partie consacrée aux outils d’annotation (et le 1.3.) restitue le travail que j’ai effectué durant le stage : je dois y présenter les outils d’annotation, les problématiques propres à l’annotation en ligne, puis expliquer ma démarche et mes critères de benchmarking. Cette partie se doit de témoigner de mes aptitudes techniques. La dernière partie (les cas d’usages) analyse l’apport que pourraient fournir les deux outils étudiés, Pundit et Annotator dans le cadre de l’édition des guides de Paris. Il s’agit de démontrer mes capacités en tant que chef de projet en Digital Humanities : suis-je capable d’envisager un usage scientifique pertinent des outils numériques que je propose de mettre en place ? Pour l’institution qui m’a accueillie en stage, c’est une partie capitale, puisque je dois formuler des recommandations qui orienteront les choix techniques à venir.

Contexte – résumé du déroulé du stage

Mon mémoire s’inscrivant dans le prolongement de mon stage de fin d’études, en voici un résumé dans les grandes lignes. 

[À lire, le billet précédent où il était question du choix du stage de fin d’études]

Mon stage s’est déroulé du 1er avril au 31 juillet. Pendant les trois premiers mois, je n’y consacrais que 3/4 de ma semaine, ayant par ailleurs un job étudiant à mi-temps à l’INHA.

Ma mission lors de ce stage

Dans le cadre du projet « Guides de Paris », je suis chargée de produire un état de l’art des outils d’annotation numérique, de faire un benchmarking des outils disponibles qui semblaient appropriés à notre projet puis d’en tester deux ou trois. 

Ces prototypes me permettront de formuler plusieurs scénarios possibles d’utilisation des outils d’annotation dans le cadre du projet des Guides de Paris.

 Contrairement aux autres étudiants du master, mon stage ne débouche pas sur la réalisation d’un « produit fini » (base de données, édition encodée en XML/TEI, inventaire en EAD, exposition virtuelle) : mon travail ressemble plus à une étude de faisabilité et le mémoire est un des livrables que je dois rendre au Labex. 

Déroulé du stage

Au début du stage, nous avions fixé un calendrier assez strict pour le déroulé du stage… sur lequel j’ai rapidement pris du retard (le cumul d’un job et d’un stage n’est pas très évident).

Début avril : découvrir les guides de Paris

Dans un premier temps, je me suis familiarisée avec ce qu’on appelle les « guides de Paris » par un rapide survol bibliographique et la lecture de quelques travaux récents (Gilles Chabaud, Laurent Turcot, Daniel Roche…). Cela m’a permis de comprendre les enjeux autour de l’exploitation par les chercheurs de ce corpus. Les guides sont une source précieuse pour l’histoire de l’espace urbain, de l’art, de la société, mais également un objet d’étude à part entière, notamment comme forme littéraire ou phénomène éditorial. Les chercheurs qui s’intéressent aux guides de Paris sont issus de disciplines très diverses et les appréhendent avec des méthodologies très différentes. Le projet d’édition étant rattaché au laboratoire d’Histoire de l’art, nous interrogeons principalement le corpus sous cet angle, mais il est nécessaire de connaître les méthodes propres aux autres disciplines : d’une part, elles peuvent enrichir nos propres pratiques, d’autre part, l’édition ne doit pas se fermer aux besoins d’autres disciplines.

Mi-avril, un atelier de travail est venu conclure ce premier contact avec l’objet de l’édition. Marianne Cojeannot-Leblanc et Emmanuel Château organisaient un séminaire pour présenter le projet des Guides de Paris à leurs collègues et élèves du laboratoire HAR (histoire de l’art et des représentations). Il s’agissait d’expliquer les objectifs et la mise en œuvre de l’édition numérique, les enjeux, d’exposer les conclusions d’une première préfiguration faite par deux stagiaires du labo et surtout de recueillir les besoins, conseils, remarques de ceux que nous espérons être les futurs utilisateurs et contributeurs à l’édition.

Avril – début mai : comprendre ce qu’est une annotation, et comment le numérique appréhende l’annotation

Parallèlement, j’ai beaucoup lu sur la notion d’annotation et son renouvellement à l’ère d’internet. Il s’agissait surtout de comprendre les enjeux de l’annotation dans l’espace numérique : j’ai ainsi découvert que de nombreux chercheurs travaillaient sur cette question, que ce soit pour étudier les mécanismes de la lecture, d’appropriation du savoir, d’exploitation et de partage de ce dernier, ou pour prospecter sur les usages futurs, notamment en développant de nouveaux outils. Pour cette étape, le travail de Marc Jahjah, doctorant en sciences humaines, culture numérique et études littéraires, m’a été très précieux. En effet, Marc Jahjah a abordé à de nombreuses reprises la question de l’annotation sur son blog Marginalia : pratiques d’écriture et livre numérique. Il m’a également donné accès à son abondante documentation, ce dont je lui suis très reconnaissante.

Je me suis également intéressée aux travaux sur l’annotation avant l’ère numérique et à la manière dont les historiens l’avaient étudiée. Bien qu’un peu éloigné du cœur de mon stage, la lecture des travaux d’Anthony Grafton et la découverte des projets Annotated Books Online et « The Archaeology of Reading in Early Modern Europe » ont été très enrichissants.

Ces lectures m’ont permis de rédiger, début mai, une courte fiche sur l’annotation.

Mai-juin : panorama des outils d’annotation, benchmarking

J’ai d’abord essayé de lister tous les outils numériques permettant de faire de l’annotation en ligne. Rapidement le constat suivant s’est imposé : il en existe des centaines, et parmi eux, nombreux sont les outils obsolètes ou très limités. Beaucoup se contentent de reproduire, de façon très pauvre, le principe du stabilo ou du post-it, sans prendre en compte les spécificités de l’espace numérique (ne serait-ce que l’interopérabilité et le partage social…).

Ce travail de recensement, outre me donner une image d’ensemble des outils d’annotation, m’a permis de préciser mes critères de sélection. J’ai abondamment lu sur l’évaluation des outils d’annotation (il existe quelques articles sur la question) et je me suis beaucoup intéressée aux problématiques de normes et de standards d’annotation, sur lesquelles plusieurs groupes internationaux travaillent actuellement.

J’ai progressivement éliminé la plupart des outils pour me concentrer sur 6 outils à même (à première vue) de répondre à nos besoins. Il s’agissait d’Annotator, Annotation Studio, Annotopia, Domeo, Pundit et Textus. Après benchmarking (dont voici une très brève synthèse), nous avons décidé de retenir Pundit et Annotator pour les tests approfondis. Il aurait été intéressant d’y ajouter Annotopia, mais ce dernier n’est pas encore disponible.

De cette longue phase de travail, je vais tirer plusieurs livrables : un panorama général des outils d’annotation, une réflexion sur les critères d’évaluation et une présentation détaillée des 6 outils benchmarkés.

Juin-première quinzaine de juillet : installation de Pundit et d’Annotator

Cette phase a assurément été la plus difficile du stage : il s’agissait d’implémenter sur un serveur local Annotator et Pundit. Le premier n’a pas posé trop de problèmes (client javascript, serveur de stockage en python nécessitant elasticsearch), le second nous a en revanche donné beaucoup de fil à retordre (serveur Tomcat + java). Sans l’aide fréquente et patiente d’un proche dont l’informatique est le métier, j’aurais assurément échoué, tant les réglages sont délicats et les bugs nombreux.

Fin juillet, dernière phase : scénario d’utilisation

Les installations terminées, la dernière phase consiste à imaginer des scénarios d’utilisation de l’annotation dans le projet de recherche. Le test de Pundit et d’Annotator, en cours, est effectué sur quelques courts extraits des guides de Paris. Ils déboucheront sur la formulation de recommandations.

Il est maintenant temps de rédiger le mémoire ! 

Août à l’ombre du mémoire – note d’intention

Dans quelques jours j’achève mon stage « de fin d’études » au Labex les Passés dans le Présent. Je dispose de tout le mois d’août pour rédiger le mémoire qui me permettra de valider mon master 2 pro. Sachant la solitude de la rédaction (c’est mon quatrième mémoire en trois ans!), je veux m’essayer à un exercice auquel j’avais échoué l’an dernier, celui de publier sur un blog mon travail quotidien. 

Il s’agit tout autant de « briser la solitude » que de mesurer l’avancement du travail (impossible de se mentir sur le retard accumulé dans la rédaction). Il s’agit aussi de susciter la conversation : lorsqu’on rédige de manière continue, il est fréquent de manquer de recul, et les réactions de lecteurs extérieurs aident à remettre les choses en perspective. Les remarques et conseils peuvent corriger des oublis, affiner une pensée mal dégrossie.

Je suis moi-même lectrice de carnets de recherche, et convaincue de la grande utilité de ceux-ci dans l’apprentissage de la recherche (pour le lecteur autant que pour le rédacteur). Cependant, entre la théorie et la mise en pratique, il existe un grand fossé. Ainsi, je me suis rendu compte, dans mes précédentes expériences, à quel point il était difficile d’exposer un travail inachevé, en construction, en devenir. Il faut prendre le risque d’écrire quelque chose sur quoi on n’a pas encore « tout » lu (du moins pas tout ce qu’on s’était fixé de lire), s’exposer à la critique parce qu’à ce stade du travail on est peut-être passé à côté d’une référence importante ou que la pensée n’est pas tout à fait mûre.

Une des grandes difficultés du blogging « scientifique » est bien là : accepter soi-même et faire comprendre au lecteur qu’il s’agit d’une publication d’entre-deux, c’est-à-dire présentant une pensée déjà élaborée, mais encore susceptible d’évolutions, d’enrichissements et de corrections, qui débouchera sur une forme plus définitive, le rendu (un mémoire, une thèse, un article, un livre). Par ailleurs, la tenue d’un carnet de recherche demeurant une forme de publication (le jargon la qualifie de « micropublication »), elle nécessite un certain soin (clarté de l’énonciation, orthographe, mise en page, citation des sources), ce qui en fait une activité chronophage. Activité chronophage dont le caractère optionnel fait qu’elle est facilement abandonnée dans l’urgence de la rédaction du mémoire ou de la thèse.

Je vais essayer de relever ce défi que je m’auto-inflige lance…


Lectures diverses sur l’expérience des carnets de recherche (j’en ai lu certaines il y a longtemps, d’autres viennent de m’être conseillées par Emilien Ruiz)