L’élaboration du plan est la première étape dans la conception du mémoire de stage : un moment crucial car, sans plan solide, la suite des opérations pourrait s’avérer très problématique. Au moment où j’élabore le plan, le stage touche à sa fin et j’ai fini de rassembler toute la documentation nécessaire à l’exercice de rédaction.
Faire le point : bilan du stage et relecture des notes
Avant de commencer à réfléchir au mémoire, j’ai consacré quelques heures à relire mes notes, classer la documentation et rédiger un court bilan du stage. Deux objectifs derrière cet exercice : rafraîchir la mémoire (le mois d’avril est loin !) et vérifier que les attentes du stage ont été remplies. Ainsi, j’ai retrouvé mon état d’esprit alors que je découvrais les guides de Paris et les enjeux de l’annotation et pu mesurer le chemin parcouru depuis. Cela m’a aussi permis d’avoir une vision d’ensemble des problématiques et points à traiter dans le mémoire.
Trouver une problématique globale et une ébauche de plan
Lister les idées
La « remise en mémoire » effectuée, j’ai listé les idées qui me venaient, sans chercher à les organiser. Elles étaient très diverses : certaines se rapportaient au corpus des guides de Paris, d’autres à ma mission de stage, aux outils d’annotation, d’autres encore résultaient d’une réflexion sur les Digital Humanities. À ce stade, avec un matériau si hétéroclite et décousu, aucun plan cohérent ne me sautait aux yeux.
J’ai donc essayé de les regrouper par catégories au moyen de techniques telles que le mind-mapping. Le résultat (illustré ici par deux brouillons) étant relativement peu concluant, j’ai donc décidé d’attaquer le problème par l’autre bout.
Comprendre les enjeux du mémoire
L’autre bout, c’est s’interroger sur la nature de l’exercice et les attentes de mon école et de la structure qui m’a accueillie en stage. Pour cela, j’ai relu la fiche d’offre de stage, les consignes de l’école, les notes de mes premiers rendez-vous avec mes tuteurs et quelques mémoires d’anciens élèves (que je remercie de m’avoir confié leur production !).
Quelques questions :
- De quoi dois-je parler dans le mémoire ? Qu’est-ce qui est attendu de moi ?
- Comment rendre compte de mon travail pendant ces quatre mois sans tomber dans le rapport de stage linéaire ?
- Comment articuler ma mission de stage avec une réflexion plus générale sur les Digital Humanities et l’histoire de l’art ?
Réorganiser les idées, tirer des fils et des dynamiques
En répondant à ces questions, mes idées se sont réorganisées d’elles-mêmes autour de grands pôles et lignes dynamiques. J’ai distingué deux niveaux de réflexion :
- celui du stage : problématiques liées à l’édition des guides de Paris et à l’utilisation d’un outil d’annotation dans la chaîne de production
- celui plus général des Digital Humanities : où en est l’histoire de l’art dans l’utilisation des outils numériques ? Qu’est-ce que l’édition numérique des sources peut apporter à la discipline ? Quels outils sont disponibles ?
J’en ai déduit un titre (provisoire) qui délimite les contours de mon sujet :
Les enjeux des environnements de travail outillés pour la production et l’exploitation des corpus textuels en histoire de l’art : l’exemple des Guides de Paris, implémentation d’un outil d’annotation
Ce titre à rallonge n’est bien sûr pas destiné à être définitif, mais à ce stade du travail, il m’assure un cadre bien délimité.
Premier plan (bancal) et problématique
J’ai ensuite bâti un premier plan, qui accordait à peu près toutes les grandes idées que j’avais listées.
1.Editer les guides de Paris, un projet du Labex les passés dans le présent 1.1. Présentation du corpus des Guides de Paris
1.2. Une source et un objet historiques. Approche historiographique des guides
1.3. Rééditer les guides de Paris, les enjeux du numérique
2.L'annotation, pierre d'angle des corpus outillés?
2.1. Corpus textuels et DH : la place de l'annotation
2.2. L'annotation et internet
2.3. Outils d'annotation disponibles : état de l'art et benchmarking de 6 outils
3. Scénario d'usages : l'annotation pour redécouvrir les guides de Paris
3.1. Méthodologie d'édition
3.2. Fonctionnalités des outils d'annotation et leur usage dans le projet
3.3. Prescriptions et perspectives d'évolution
Si la problématique générale me convenait (l’outil d’annotation peut-il être la pierre d’angle d’une édition électronique d’une source textuelle?), le plan ne me satisfaisait pas tout à fait : le déroulé me semblait illogique et les parties déséquilibrées. Ce qui m’a été confirmé par mon tuteur de stage : cette ébauche de plan ne laissait pas assez de place au travail effectué durant le stage.
Rééquilibrage du plan
Ensemble, nous avons repris mon brouillon de plan pour lui donner plus de consistance. Ça a été l’occasion de revoir les enjeux du stage et les attentes concernant le mémoire.
Différentes ébauches au brouillon
Seconde version du plan du mémoire
1.Editer les guides de Paris, un projet du Labex les présents dans le Passé
1.1. Présentation du corpus des Guides de Paris
1.1.1. Présentation du corpus
1.1.2. Une source et un objet historiques. Approche historiographique.
1.2. Rééditer les guides de Paris, les enjeux du numérique
1.2.1. Rendre le corpus accessible / outiller le corpus
1.2.2. Redécouvrir les guides de Paris
1.2.3. Méthodologie de l'édition
1.3. Les outils d'annotation et les DH
(sous-parties à détailler: comment travaille-t-on collectivement sur un texte...)
2. Les outils d'annotation
2.1. Les outils d'annotation et le web
2.1.1. Historique / Recherche
2.1.2. Une grande diversité d'outil
2.1.3. Standards et interopérabilité
2.2. Comparatif de 6 outils d'annotation
2.2.1. Critères de choix
2.2.2. Critères d'évaluation
2.2.3. Comparatif des outils : synthèse
2.3. Pundit et Annotator, test de deux outils d'annotation
sous-parties à détailler : spécificités des outils, installation...
3. Scénario d'usages : l'annotation pierre d'angle d'une édition électronique
Sous-parties à détailler : approche par scénario ou par fonctionnalités ?
Ainsi formulé, le plan tient mieux la route. Certaines parties, notamment la troisième, nécessitent d’être plus fouillées : les idées sont là, nombreuses, mais je ne les ai pas encore structurées.
Entre rapport de stage et mémoire de recherche appliquée
Toute la difficulté du plan consiste à équilibrer la réponse aux attentes : le mémoire ne doit être ni un rapport de stage ni un mémoire de recherche. Il doit rendre compte de la mission effectuée durant le stage tout en apportant une réflexion plus large sur les Digital Humanities. Il témoigne de la capacité de l’étudiant à comprendre les enjeux scientifiques du projet dans lequel il était impliqué et à fournir une réponse technique et informatique adaptée.
Dans mon cas, la première partie (éditer les guides de Paris) est une synthèse des enjeux du projet porté par le laboratoire. Je devrai montrer que je les ai bien compris et que je suis en mesure de les exprimer de façon limpide et concise. La deuxième partie consacrée aux outils d’annotation (et le 1.3.) restitue le travail que j’ai effectué durant le stage : je dois y présenter les outils d’annotation, les problématiques propres à l’annotation en ligne, puis expliquer ma démarche et mes critères de benchmarking. Cette partie se doit de témoigner de mes aptitudes techniques. La dernière partie (les cas d’usages) analyse l’apport que pourraient fournir les deux outils étudiés, Pundit et Annotator dans le cadre de l’édition des guides de Paris. Il s’agit de démontrer mes capacités en tant que chef de projet en Digital Humanities : suis-je capable d’envisager un usage scientifique pertinent des outils numériques que je propose de mettre en place ? Pour l’institution qui m’a accueillie en stage, c’est une partie capitale, puisque je dois formuler des recommandations qui orienteront les choix techniques à venir.
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